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Le Temps d'un Crépuscule
Partie 1: Ocarina of Time
Chapitre 1:Ganondorf avait été vaincu. Cette nouvelle traversa Hyrule comme une traînée de poudre. Seulement quelques jours après que Link ait mis un point final au règne maléfique du Seigneur des Ténèbres, on entendait des chants et des cris de joie dans toutes les contrées du Royaume.
Le château d'Hyrule, lui-même, était en effervescence. En effet, un événement d'une telle ampleur méritait d'être fêté comme il se doit. Le grand vainqueur devait être honoré. Ce soir aurait lieu la première Fête du Triomphe.
Pourtant, ce matin-là, il n'y avait personne dans les rues. Tout le monde était réuni dans la grande salle du palais pour une cérémonie très officielle. Link, le Héros du Crépuscule comme on l'appelait déjà, devait recevoir des mains de la princesse Zelda un cadeau de remerciements pour l'aide qu'il avait apportée.
La salle du trône portait encore les traces du combat qui avait eu lieu entre ses murs. Les employés du château avaient fait de leur mieux pour apporter un peu de gaieté dans cette pièce qui devait accueillir leur sauveur. Un grand tapis rouge avait été posé à partir de la porte d'entrée jusqu'à l'estrade où se tenait la princesse royale les jours d'audience. Des drapeaux éclatants frappés aux armes d'Hyrule avaient été placés sur tous les murs.
Les habitants du royaume étaient venus en grand nombre pour assister au moment de gloire de celui qui avait ramené la paix. Certains étaient juste venus pour le voir. Beaucoup de rumeurs, plus ou moins vraies, couraient sur son compte. Et de nombreuses jeunes filles voulaient savoir s'il était vraiment aussi beau qu'on le disait.
Par la porte d'entrée grande ouverte, on vit arriver une troupe de soldats qui entrèrent en rang serré et prirent place de chaque côté du tapis rouge afin de laisser entrevoir une haie d'honneur allant de la porte vers le trône royal. Le héraut sonna de sa trompette et annonça l'entrée de la princesse Zelda.
Celle-ci s'avança. Elle portait une longue robe de cérémonie blanche incrustée de pierres précieuses. Ses cheveux châtains étaient retenus à l'arrière par des rubans du même bleu que ses yeux. Elle se plaça face à la porte pour attendre l'arrivée du héros.
Le héraut sonna une seconde fois dans sa trompette pour annoncer l'entrée du "Sauveur d'Hyrule". Tous les regards se tournèrent vers la porte. Un jeune homme s'avança. Il avait les cheveux clairs et les yeux d'un bleu très profond. Il était vêtu d'une chemise blanche surmontée d'une cotte de mailles et d'une tunique verte ainsi que d'un pantalon beige clair et d'une paire de bottes en cuir. Il arborait sur sa tête un bonnet du même vert que sa tunique et une boucle bleue à chacune de ses oreilles pointues. Il portait sur son dos l'Épée Légendaire, Excalibur, qui lui avait permis de vaincre les forces du mal ainsi qu'un bouclier avec le blason hylien.
Il s'avança lentement, semblant embarrassé par tous ces regards fixés sur lui. Il avait redouté ce moment, qui était une épreuve pour lui. Il avait tenté d'éviter cette cérémonie, mais la princesse Zelda avait insisté, lui expliquant que le peuple avait le droit de connaître le visage de celui qui l'avait sauvé. Il n'avait pu refuser. Et maintenant, il était là, sentant tous les regards peser sur ses épaules de jeune homme à peine majeur.
Depuis la fin de ce terrible combat qu'il avait mené contre le Seigneur des Ténèbres, il n'avait pas eu un moment à lui. Il avait fallu commencer la grande reconstruction du pays alors qu'il n'aspirait qu'à retourner dans son village et à reprendre son ancienne vie de gardien de chèvres. Mais il savait qu'il avait encore un devoir à accomplir tant qu'Hyrule ne se serait pas entièrement remise de ses blessures.
Intimidé devant toute cette foule qui l'acclamait, il avançait en direction de la princesse avec qui il avait partagé les derniers moments de sa lutte. Elle était là quand il avait mené le dernier combat et, sans elle, peut-être n'aurait-il pas triomphé. Quand leurs regards se croisèrent, ils échangèrent un sourire complice. Toutes ces épreuves, qu'ils avaient traversées ensemble, les avaient rapprochés.
Il regarda autour de lui, cherchant un visage familier au milieu de la foule. Il le repéra assez facilement. Elle était là, Iria, son amie d'enfance. Elle portait une tunique claire brodée au-dessus d'un pantalon brun. Elle avait des cheveux blond coupé court et de grands yeux verts. Elle lui souriait avec douceur. Il sentit monter en lui le courage nécessaire pour marcher la tête haute.
Il s'avança vers la princesse. Quand il fut arrivé en bas des marches menant vers le trône, il mit un genou à terre et salua. Elle descendit l'escalier, tendit sa main à Link pour qu'il se relève et l'invita à la suivre.
"Mesdames et Messieurs, laissez-moi vous présenter celui sans qui nous vivrions toujours sous le règne de l'infâme Ganondorf. Il a risqué sa vie pour ramener la paix dans le royaume. Il a vécu des épreuves que nous aurions du mal à imaginer. Ce jeune homme a mérité le droit d'être appelé héros et se voit décerner la Médaille du Courage."
Elle se tourna vers un page qui tenait un petit coussin rouge sur lequel trônait une décoration en or fin, sur laquelle était gravé son nom. Elle la prit délicatement et l'attacha avec soin sur la tunique du jeune homme. La teinte rosée que prirent ses joues à ce moment-là n'échappa pas à Iria, placée au premier rang. Ce garçon avait toujours été modeste et le moindre compliment le faisait rougir. Toutes ces épreuves ne l'avaient pas changé finalement...
Ce que la jeune fille ignorait, c'était que Link s'était quelque peu habitué à recevoir des éloges. Si celles-ci ne le faisaient plus autant rougir, c'est parce qu'il avait appris à cacher ses émotions. Sa modestie n'était pas la seule responsable de son émoi.
Cette cérémonie avait été répétée à plusieurs reprises. Link n'avait pas droit à l'erreur et il avait dû recommencer jusqu'à connaître parfaitement son rôle et son texte. La seule différence résidait dans le fait que, lors des répétitions, ils s'étaient contentés de mimer la remise de la médaille. Aujourd'hui, il avait senti les mains fines de la princesse déplacer le tissu de sa tunique pour y accrocher le symbole de son courage et de sa victoire.
"Seigneur Link, le royaume d'Hyrule est fier de vous compter parmi ses héros. Veuillez accepter cette épée en récompense des services rendus à la nation."
Elle prit cette dernière des mains d'un autre page et la tendit à Link en posant un genou à terre. Celui-ci prit le présent des mains de sa princesse. Il se tourna alors vers le peuple afin de le leur montrer. Puis il sortit l'arme de son fourreau et la brandit. Sur la lame étincelante qui reflétait la lumière du soleil, étaient gravés ces mots : "A Link, le Héros du Crépuscule, pour services rendus".
Le Premier Ministre s'avança alors vers le jeune homme qui avait remis l'épée dans son étui :
"Héros, la princesse Zelda et moi-même souhaiterions vous voir intégrer la Garde Rapprochée Royale."
Des cris de surprise fusèrent dans toute la salle. Cette unité d'élite ne contenait que les plus fines lames du royaume. C'était un honneur que d'être appelé à y servir. Une main sur le coeur, Link salua la princesse et son ministre et répondit à la question en ces termes :
Je vous remercie de l'honneur que vous m'accordez en m'intégrant dans votre Garde Rapprochée. J'accepte humblement votre offre. Et je prête serment devant le peuple d'Hyrule de servir et de protéger le pays et la famille royale au péril de ma vie.
Bien sûr, Link avait déjà accepté cet emploi. Il était même déjà entré dans ses fonctions, mais il était nécessaire d'officialiser la chose. Sa première mission avait été de poursuivre et d'emprisonner les derniers complices de Ganondorf.
Le héraut sonna une dernière fois de sa trompette et invita les habitants à la grande fête qui aurait lieu le soir même. Les invités commencèrent à quitter la salle. Seule, Iria n'avait pas bougé. Elle attendit que la princesse s'éloigne avec son ministre pour s'approcher de Link.
"Tu vois, ce n'était pas si terrible. Et tu t'en sors sans une égratignure, lui dit-elle avec un sourire espiègle. On aurait pu penser en te voyant avant la cérémonie que tu t'apprêtais à vivre le plus terrible combat de ta vie.
- C'est un peu ça", dit-il en lui rendant son sourire.
Lorsqu'elle eut terminé la discussion qu'elle avait eue avec l'homme d'État, Zelda se dirigea vers les deux jeunes gens. Elle s'arrêta un instant pour les observer. Link était en train de rire, car Iria lui racontait les derniers exploits de Fahd, avec qui il travaillait lorsqu'il était encore berger et qui avait bien du mal à se faire obéir par les chèvres. Elle se rendit compte qu'il ne lui arrivait pas très souvent de sourire. Sans doute à cause des grandes responsabilités que le statut de Héros avait mises sur ses épaules...
Elle s'en voulait de l'empêcher de retourner vivre dans son village où il retrouverait une vie normale loin de toute cette agitation. Cependant, le royaume avait encore besoin de lui. Il n'avait que 18 ans, mais il était devenu un symbole vivant pour tout un peuple.
Il avait obtenu une journée de repos et il l'avait bien méritée. Depuis qu'Hyrule avait été sauvée, il n'avait cessé d'accomplir des missions pour elle. Pourtant, elle devait encore lui demander de partir pour une tâche importante, qu'elle ne pouvait reporter. Elle prit son temps pour les rejoindre afin de lui laisser encore ces quelques instants de bonheur insouciant.
Le rire de Link se tarit lorsqu'il la vit venir vers lui avec cet air grave qui annonçait une demande officielle :
"Mon ministre vient de me rappeler à l'ordre. Tu dois maintenant aller remettre l'Épée de Légende à sa place.
- Ça ne peut pas attendre, demanda-t-il, tout en connaissant déjà la réponse.
- Malheureusement, non. En temps de paix, cette épée ne doit être utilisée. Elle doit reposer dans son Sanctuaire jusqu'à ce que l'on ait encore besoin d'elle. Nous avons déjà fait une exception, car il était important que le peuple te voie avec.
- Dans ce cas, je vais partir immédiatement.
- As-tu besoin d'une escorte ?
- Ce ne sera pas nécessaire. La paix est revenue dans le pays. Je ne pense pas prendre de risque en y allant seul.
- Très bien, ne traîne pas...
- Peut-être pourrais-je l'accompagner", murmura timidement Iria, rougissante à l'idée d'avoir interrompu une personne royale.
Zelda la regarda en souriant.
"Pourquoi pas ? Vous pourrez l'accompagner, mais il devra être le seul à pénétrer dans le Sanctuaire. C'est un lieu sacré. Et surtout, ne traînez pas en route. Le héros se doit d'être présent pour le bal organisé en son honneur."
Les deux jeunes gens acquiescèrent et regardèrent s'éloigner la princesse. Quand il avait su qu'il aurait encore une mission à accomplir ce jour, Link avait ressenti une impression d'injustice. Même lorsqu'on lui accordait une journée de repos, il ne pouvait faire ce qu'il voulait. Mais finalement, faire le trajet avec Iria jusqu'à l'Ancien Temple du Temps juste pour y déposer l'Épée lui paraissait une bonne idée. Surtout que la journée promettait d'être belle.
C'est donc avec plaisir qu'ils sortirent de la salle et se rendirent directement à l'écurie où Link prépara Epona pour le voyage. De son côté, Iria apprêta la jument avec laquelle elle était arrivée la veille. Dès qu'ils furent prêts, ils s'éloignèrent de la citadelle. Ils profitèrent du trajet pour discuter, ils se remémorèrent les moments heureux qu'ils avaient vécus ensemble à Toal. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de se retrouver seuls.
Link lui demanda pourquoi il n'avait vu aucun autre habitant du village à la cérémonie. Iria le rassura en lui disant qu'ils n'avaient pu se libérer, mais qu'ils seraient tous présents à la fête. À la perspective de revoir tous ses amis, il en éprouva un grand bonheur.
Ils ne mirent que quelques heures pour atteindre leur destination. Dans le passé, il existait un passage qui permettait d'accéder au Temple du Temps depuis la citadelle, mais celui-ci avait été détruit. La seule possibilité pour s'y rendre maintenant était de traverser la forêt de Firone. Depuis, la construction avait été laissée à l'abandon et s'était abîmée avec le temps.
Ils laissèrent les chevaux à l'orée de la forêt et se dirigèrent vers la clairière où siégeait le piédestal de l'épée. C'était autrefois une salle magnifique, mais, aujourd'hui, il ne restait que des ruines.
"Attends-moi ici", demanda Link juste avant de pénétrer dans l'Ancien Sanctuaire.
Iria était restée à l'entrée de la clairière. De là, elle observa le jeune homme qui s'approcha lentement du piédestal. Elle savait ce que ce moment représentait pour lui : la fin d'un long cauchemar qui avait débuté par l'enlèvement de sa meilleure amie et du petit Colin. Elle fit un pas en avant pour ne pas le perdre de vue.
Le Héros du Crépuscule s'avança, sortit l'arme du fourreau qu'il portait sur son dos et contempla une dernière fois la lame qui lui avait permis de sauver ses amis. Il prit le manche à deux mains et leva l'Épée de Légende pour la positionner au-dessus du piédestal...
Chapitre 2:Link abaissa son épée pour la planter dans le piédestal. Au moment même où la lame entra en contact avec celui-ci, il sentit tomber sur lui une obscurité intense. Il avait l'impression que le sol et les murs avaient commencé à tourner tout autour de lui. Une vive douleur le transperça comme un courant électrique et le paralysa des pieds à la tête l'empêchant de lâcher son arme.
Au bout de plusieurs minutes, il sentit l'obscurité faiblir et la sensation de mouvement s'estompa. En examinant ce qui l'entourait, il crut apercevoir des murs qu'ils n'avaient connus qu'en ruines. Lorsque la douleur commença à s'atténuer, il put enfin lâcher l'Épée et s'écroula sur le sol. Il eut à peine le temps de voir qu'il se trouvait dans une salle dont les murs étaient faits de grosses pierres grises avant de sombrer dans l'inconscience.
Quand il se réveilla, il se trouvait dans une pièce sombre. Au début, il ne distinguait rien. Il était couché sur un sol dur et froid. Il voulut se lever, mais s'aperçut que ses mains étaient enchaînées dans son dos. En s'aidant de ses coudes, il parvint néanmoins à s'asseoir puis à se mettre debout. Ses yeux s'étant habitués à l'obscurité, il voulut explorer sa prison, mais en fut empêché par la longue chaîne qui le retenait au mur.
Comment était-il arrivé ici ? Pourquoi et par qui avait-il été enchaîné ? Y avait-il encore des complices de Ganondorf désireux de se venger ? Il pensa aux différentes expéditions qu'il avait menées pour débusquer les quelques hommes qui auraient pu menacer la paix. Était-il possible que certains aient échappé à la traque ?
Il eut un frisson, il ne faisait pas très chaud. Surtout qu'il était en chemise. Sa tunique, son bonnet, sa cotte de mailles et ses armes lui avaient apparemment été retirés. Il essaya de rassembler ses souvenirs, mais la dernière chose dont il se rappelait, c'était d'avoir quitté le château d'Hyrule pour se rendre au Sanctuaire de la Forêt dans le but de replanter l'Épée Légendaire. Il s'était passé quelque chose là-bas, mais il ignorait quoi. Il se souvenait juste d'avoir eu un malaise en replantant son arme dans le piédestal et s'être retrouvé dans une salle aux murs de pierres avant de s'évanouir.
L'image d'une jeune fille blonde du même âge que lui envahit son esprit : Iria. Elle était avec lui au Sanctuaire. Il chercha autour de lui, mais ne trouva aucune trace de son amie. Avait-elle été emprisonnée, elle aussi ? Où avait-elle réussi à échapper à ceux qui le retenaient ?
Il tenta de se rapprocher de la porte aussi loin que le lui permettait la chaîne et essaya d'entendre les sons de l'extérieur. Il perçut alors, deux voix en dehors de sa cellule, visiblement féminines. Il s'agissait peut-être de ses gardiens. Il essaya de se concentrer afin de comprendre ce qu'elles se disaient. Il pensa qu'il en apprendrait peut-être un peu plus sur sa situation et sur Iria...
"Pourquoi doit-on le surveiller ? Après tout, il est enchaîné au mur, je ne vois pas par quel prodige il pourrait tenter une évasion.
- Je l'ignore, mais si notre roi prend autant de précautions, c'est qu'il doit y avoir une raison.
- Il parait qu'elles l'ont trouvé inconscient dans le Temple du Temps. Je me demande ce qu'il faisait là-bas.
- Deux femmes de notre compétence pour surveiller un môme endormi et immobilisé dans une cellule. C'est vraiment du gâchis !
- C'est peut-être un môme, comme tu dis, mais tu as vu ce qu'il avait sur lui quand elles l'ont amené. Une épée et un arc, c'est normal pour un combattant, mais tu as vu le reste ? Même ses vêtements ont été enlevés. Et cette tunique en fer qu'il portait ? Jamais je n'avais vu une chose pareille...
- Moi, ce n'est pas ça que j'ai regardé ! Tu as vu son visage. Il est plutôt joli garçon. Dommage qu'il soit évanoui, j'aurais bien voulu voir ses yeux..."
Soudain, les voix se turent, car un bruit de pas dans le couloir s'était fait entendre. Link entendit les gardes se lever et se préparer à recevoir de la visite. Il retourna rapidement d'où il venait en essayant de faire le moins de bruit possible. Il ne voulait pas qu'on sache qu'il avait émergé. Il se remit dans sa position de départ. Il entendit alors une troisième voix de femme :
"Ouvre la porte, je dois amener le prisonnier dans la tente du maître."
Il perçut les pas précipités d'une des gardes et le bruit d'une serrure qu'on déverrouillait. Il ferma les yeux pour simuler un état d'inconscience. La porte s'ouvrit, la femme resta dans l'encadrement et observa Link, allongé sur le sol. Elle avait de longs cheveux roux attachés en une queue de cheval. Elle portait un large pantalon blanc ainsi qu'un petit bustier brodé de la même couleur. Sur son front brillait un rubis. Elle portait également une ceinture où était accroché un sabre.
"Alors, c'est lui ? Le fameux "Héros" qui aurait défait Ganondorf ? Comment aurait-il pu ? Ce n'est qu'un enfant !
- Un enfant bien armé, capitaine Nabooru, répondit une des femmes.
- S'est-il réveillé ?
- Nous avons entendu quelques bruits provenant de sa cellule.
- Et vous n'avez pas vérifié ? Première erreur. Il ne faut jamais sous-estimer son ennemi. Même si c'est un enfant.
- Je m'en souviendrai.
- Tu ferais bien. Il pourrait faire semblant de dormir et vouloir tenter une évasion. Venez avec moi et tenez-vous sur vos gardes !"
Link n'avait pas perdu un mot de la conversation, mais il garda néanmoins les yeux fermés. Nabooru s'approcha de lui et lui envoya un violent coup de pied dans les côtes pour lui signaler sa présence. Il encaissa le coup sans un cri et ouvrit les yeux.
"Lève-toi, tu es attendu !"
Estimant sans doute qu'il n'obtempérait pas assez vite, elle l'attrapa par le col de sa chemise pour le mettre debout. Elle fit ce geste sans aucune difficulté. Ce qui démontra chez elle une certaine force physique. Link leva la tête et la regarda droit dans les yeux.
Tu as du cran d'oser me fixer alors que tu ignores ce dont je suis capable.
Elle le lâcha et il retomba durement sur le sol. Puis s'adressant aux deux gardes qui venaient d'entrer :
"Préparez-le ! Je dois l'emmener !"
Les deux femmes se précipitèrent pour obéir aux ordres. Elles portaient le même genre de vêtements que le capitaine, seule la couleur était différente. Les deux gardes l'attrapèrent chacune par un bras pour le mettre debout. L'une des deux pointa son sabre sur sa gorge tandis que l'autre s'affairait à lui attacher les mains avec une corde avant de lui retirer les chaînes.
Un conseil, laisse-toi faire. Ou ton geste de rébellion sera le dernier de ton existence, lui dit la première.
Link savait que résister était inutile. À trois contre un et sans arme, ses chances étaient minces. De plus, il ignorait où il se trouvait. Ne sachant de quel côté fuir, il aurait vite été repris. Le mieux était d'attendre pour en savoir davantage. D'autant plus que s'ils avaient voulu le tuer, il serait probablement déjà mort. Il préféra attendre de savoir à qui il avait affaire et ce que le "maître" attendait de lui.
Dès qu'il fut prêt, les gardes l'emmenèrent hors de la cellule. Ils traversèrent de nombreux couloirs et prirent maints escaliers, éclairés par de rares torches, pour déboucher dans une grande cour de sable. La lumière et la chaleur du soleil surprirent Link lorsqu'ils sortirent. Ses yeux mirent quelques secondes à s'habituer au changement de luminosité.
Le jeune homme se rendit alors compte qu'il était dans une forteresse apparemment située au milieu d'un désert. Était-ce le désert Gerudo ? Pourtant, il était inhabité. La hauteur du soleil lui indiquait que la journée était bien avancée et que la nuit ne tarderait pas à tomber. Combien de temps était-il resté inconscient ?
Il regarda autour de lui. Il voulait savoir à quel type d'ennemis, il avait affaire, mais il ne vit que des femmes, toutes armées jusqu'aux dents. Qui étaient-elles ? Il ne connaissait pas de peuple de ce genre. Il se rappela d'une tribu, qu'on appelait les Gerudos, exclusivement féminine, mais il savait que cette race s'était éteinte.
Il fut tiré de ses pensées par ses gardes qui le pressaient. Elles le conduisirent vers une grande tente plantée un peu plus loin. Ils entrèrent. La pièce qu'il découvrit était richement décorée et présentait un certain confort. Des commodes en bois de chêne étaient placées devant les murs de toile et de nombreux coussins brodés étaient posés sur des fauteuils sculptés. Sur une table, Link aperçut les objets qui lui avaient été enlevés.
Le capitaine lui donna un coup à l'arrière des jambes afin qu'il tombe à genoux. Les deux gardes le forcèrent alors à baisser la tête. Elles s'inclinèrent également. Il se sentait humilié par cette position et tenta de redresser la tête. Voyant cela, les gardes l'attrapèrent alors par les cheveux afin de le maintenir dans cette position.
"Maître, nous vous avons amené le prisonnier."
Link tenta de voir à qui elle s'adressait, mais sa situation ne lui permit de voir que les pieds de l'homme. Finalement, il n'y avait pas que des femmes dans ce camp...
"Merci Nabooru, alors c'est lui, le Héros du Crépuscule dont on m'a conté les exploits ?
- Nous l'avons trouvé à l'endroit que vous nous aviez indiqué. Juste à côté de l'Épée. De plus, il correspond parfaitement à la description. Il n'y a pas d'erreur possible.
- Bien. Laissez-nous à présent. Je vous appellerai quand j'aurais de nouveau besoin de vous."
Les femmes desserrèrent leur étreinte et quittèrent les lieux rapidement. Link put relever la tête et observer son adversaire. Celui-ci lui tournait le dos. Il se trouvait près de la table où reposaient les objets du prisonnier, observant l'épée. De grande taille et présentant une musculature bien développée, l'homme était vêtu d'une armure sombre et d'une grande cape bleue. Ses cheveux roux étaient tirés en arrière.
Cette silhouette semblait familière à Link. Une crainte s'insinua dans son coeur dont les battements se mirent à s'accélérer. Il ne connaissait qu'un homme avec une telle carrure, mais il ne pouvait pas être devant lui. Il l'avait vu s'effondrer sous ses coups et il ne s'était pas relevé. Se pouvait-il qu'il ait survécu ?
Comme s'il avait senti le regard du jeune homme sur lui, le géant se retourna et le fixa. Link n'en croyait pas ses yeux. Plus aucun doute n'était permis. Ganondorf en personne se tenait devant lui. Toutes les épreuves par lesquelles il était passé, tous les combats qu'il avait menés n'avaient-ils servi à rien ? Le cauchemar n'était pas terminé...